La naissance de Guignol…
Les premières représentations
officielles données par Laurent Mourguet, le créateur de Guignol, sont datées
d’octobre 1808, dans un café de la rue Noire, actuellement rue Stella dans le
1er arrondissement de Lyon.
Laurent Mourget le Lyonnais …
Il est né le 3
mars 1769, la même année que Napoléon Bonaparte ! Il est le fils d’un artisan
fabricant, Benoît Mourguet et de Jeanne-Marie Trignon. Promis à une carrière
d’ouvrier canut, il doit son titre de gloire à l’invention de deux personnages
devenus universels : Guignol et Gnafron.
Un peu d’histoire
Avant toute chose, il convient de
situer l’époque et le milieu dans lesquels naquirent nos marionnettes
lyonnaises.
A la veille de la révolution, l’industrie de la soie bat son plein et les
canuts, ces ouvriers de la soie indépendants, vivent tant bien que mal de leur
métier.
Mais le vent de la révolution souffle sur le pays et aux années de
terreur s’ajoute une terrible récession économique.
Les métiers à tisser sont
arrêtés : Laurent Mourguet n’a plus de travail. Pour nourrir sa famille, il se
reconvertit en camelot puis, comme les revenus sont insuffisants, il se fait
« chirurgien dentiste », c’est à dire qu’il arrache les dents des patients sur
toutes les places publiques de la région (« sans douleur »,
proclame-t-il !).
Pour attirer la clientèle, il harangue les badauds et a
l’idée d’utiliser les marionnettes qu’il connaît bien : Polichinelle, Arlequin
et autres pupazzi italiens, très en vogue à l’époque.
Et aujourd’hui ?
Il est faux de dire que le théâtre
de Guignol n’est qu’un simple divertissement pour les enfants. En Guignol
souffle le véritable esprit de la satire, celui qui animait déjà les
marionnettes italiennes sur les places publiques au temps de la censure.
« Si, nous voulons garder la tradition du Guignol de nos pères, il ne
faut plus l’enfermer dans un musée pour l’épousseter de temps à autre et la
montrer à des curieux. Ainsi emprisonnée, ce n’est plus une tradition, car qui
dit tradition dit transmission (tradere) donc mouvement, donc vie. » (P.E.
Legrand)
En conclusion, citons cette phrase de Louis Jasseron :
« Pour le
public qui aime le théâtre actuel de Guignol, que l’on écrive, que l’on joue des
pièces dans la veine de la tradition guignolesque pour que les types classiques
ne se perdent pas. Mais ils ne se perdront pas si le théâtre de Guignol s’évade
de son passé déjà un peu lointain où il risque de s’ensevelir, pour entrer
hardiment dans l’actualité. »
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